Saint Julien, entre martyre et dévotion

Il existe deux figures principales connues sous le nom de Saint Julien, bien que le martyrologe romain en recense en réalité trente-cinq. Si les deux saints partagent comme attribut l’épée, seule la palme du martyr distingue Julien de Brioude, symbole de son sacrifice pour la foi chrétienne.

Saint Julien de Brioude (3ème siècle) est un martyr de l’Église des premiers temps. Soldat romain converti au christianisme, il aurait subi le martyre en 304.
Selon la Passio s. Juliani martyris, Julien de Brioude serait originaire de Vienne (Isère). Soldat romain et chrétien, comme Ferréol qui était son ami et son officier supérieur, il fuit l’annonce d’une persécution et se réfugie en Auvergne. Il est repris près de Brioude par les gardes envoyés par le gouverneur de la Viennoise, nommé Crispin. Il est aussitôt décapité et sa tête rapportée à Vienne.
La Passio s. Juliani ne fournit aucun repère chronologique, le rattachement à la persécution de Dioclétien de 304 est apocryphe mais plausible, la persécution de Dioclétien ayant visé particulièrement l’armée. De même, la date de son exécution était selon Grégoire de Tours inconnue des habitants de Brioude jusqu’à ce que l’évêque Germain d’Auxerre (mort en 448) la fixe au 28 août à la suite d’une révélation.

Jacques de Voragine rapporte, dans la Légende dorée, que, lorsque le gouverneur Crispin envoya l’un de ses hommes pour le tuer, Julien sortit de chez lui et s’offrit en martyre. Sa tête fut alors apportée à Ferréol, qui fut menacé du même sort s’il ne sacrifiait pas aux dieux. Ce dernier refusa et fut exécuté. Sa dépouille et la tête de saint Julien furent réunies dans un même tombeau.
Selon son hagiographie, la tête de Saint Julien fut découverte en 475 à Vienne (Isère) tandis que le corps resta à Brioude, où il devint un objet de culte et de pèlerinage. Un premier sanctuaire y fut édifié, construit sur un ancien temple romain.
Les attributs de Saint Julien de Brioude sont l’épée et la palme du martyre.

La légende de Saint Julien l’Hospitalier a été largement diffusée au Moyen Âge par la populaire Légende dorée de Jacques de Voragine (chap. 30).
Julien était un jeune noble. Un jour qu’il poursuivait un cerf, celui-ci se retourna et lui dit : « Tu me suis, alors que tu tueras ton père et ta mère? ». Pour éviter que cela n’advienne, il s’enfuit jusqu’à une terre lointaine où il se mit au service d’un prince. Vaillant combattant, il fut fait chevalier et le prince lui donna pour épouse une jeune veuve, Basilisse, et un château en dot.

Entre-temps, ses parents étaient partis à sa recherche, et finirent par arriver à son château. Julien était alors parti à la chasse. Ses parents se firent connaître à son épouse, qui les accueillit, les restaura et les coucha dans le lit conjugal. Julien rentra le lendemain matin, alors que sa femme était à la chapelle, et trouva dans son lit un homme et une femme qu’il prit pour son épouse et un amant. Il les tua tous les deux.
En voyant sa femme revenir, il prit conscience de sa terrible méprise, et accablé de chagrin résolut de partir accomplir sa pénitence. Mais son épouse, arguant des liens du mariage et de sa part de responsabilité, insista pour l’accompagner. Ils s’installèrent alors au bord de la rivière Potenza, près de la ville italienne de Macerata, dans la région des Marches, où Julien se fit passeur et où ils accueillaient les pauvres dans un petit hospice.

Une nuit d’hiver, Julien entend une voix qui l’appelle : il recueille un misérable lépreux mourant de froid, qu’il tente en vain de réchauffer par un bon feu, puis qu’il couche dans son propre lit. Alors le lépreux se lève, soudain resplendissant, et montant au ciel déclare à Julien et à son épouse, Basilisse, que Dieu leur a pardonné leur crime, et qu’ils ne tarderaient pas à mourir dans la paix du Seigneur.
L’attribut de Saint Julien l’Hospitalier est soit le faucon soit l’épée.



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