La légende de saint Georges

Selon la légende, Saint Georges à cheval terrasse un dragon auquel une princesse va être sacrifiée.


Soldat martyr, vénéré dans le monde entier et dont le culte a connu, dès le IVe siècle, un essor fulgurant. Officier dans une légion romaine, il fut victime de la persécution de Dioclétien et endura les pires tourments. Les Orientaux, qui honoraient son tombeau à Lydda, en Palestine (aujourd’hui Lod), le nommaient le « grand Martyr ».
Le cycle de ces supplices, qu’il faut situer le 23 avril 303 à Lydda, est décrit sur une peinture murale de la cathédrale de Clermont (fin XIIIe siècle) :
Ecartelé entre deux arbres, puis déchiqueté par une roue dentée, le martyr est finalement décapité par ordre de Dioclétien, dont le nom se confond ici avec celui du légendaire « Dacien ».


Le culte

Dès le début du IVe siècle, Constantin élève une église Saint-Georges à Constantinople.
A Ezra en Syrie, un martyrium, toujours conservé, est dédié en 515 à saint Georges, tandis qu’en Palestine les pèlerins se rendent sur le tombeau du « grand Martyr », à Lydda, qui prend le nom de « Ville-Saint-Georges ».
Les Croisades contribuent à relancer son culte à travers l’Occident. Le glorieux soldat apparaît aux Croisés avant la bataille d’Antioche (1098), monté sur un cheval blanc. Il devient alors le patron des Croisés, puis des Templiers et des chevaliers.
Un siècle plus tard, en 1191, l’armée de Richard Cœur de Lion stationne à Lydda, avant de marcher sur Jérusalem. C’est à partir de ce moment que saint Georges est devenu le protecteur de l’Angleterre. En 1222, un concile national y rend sa fête obligatoire. Plus de 160 églises anglaises sont placées sous le vocable de « Saint- Georges ».
Les pèlerins de Jérusalem aménent, de bonne heure, ses reliques dans le Limousin et le Maine, où Grégoire de Tours signale leur présence (fin VIe siècle). Le saint est alors invoqué comme guérisseur des aveugles et des boiteux. C’est sans doute ce qui explique son patronage ancien des stations thermales (Néris-les-Bains, Bourbon-l’Archambault).
Le 23 avril étant un jour critique pour les gelées, saint Georges est aussi réputé comme protecteur de la vigne : à Saint-Pourçain et Nuits-Saint-Georges.

L’iconographie

Le saint peut être représenté en pied, vêtu d’une armure et combattant le dragon avec une lance et se reconnaît à son écu marqué d’une croix rouge, qui est l’emblème des Croisés. L’image de saint Georges est alors celui combattant le dragon symbolisant la lutte contre le paganisme. Il est très célèbre pour avoir vaincu un dragon qui terrorisait une ville en exigeant tous les jours le tribut de deux jeunes gens tirés au sort. Le combat eut lieu le jour où la fille du roi fut désignée par le sort. La légende situe ce combat, soit à Silène, en Libye (d’après Jacques de Voragine, XIIIe siècle), soit plutôt à Trébizonde, sur les bords de la mer Noire.

Le plus souvent, saint Georges est figuré dans des représentations équestres. Inspirées de la figuration antique du « Cavalier à l’anguipède », symbolisant Jupiter-Taranis triomphant des forces souterraines, elles évoquent l’apparition de 1098 à Antioche, par laquelle saint Georges devient le réconfort des Croisés d’Orient, comme saint Jacques le Matamore l’avait été pour les Croisés d’Espagne à Clavijo en 844.

Par contre, en Egypte, la même image évoque plutôt le dieu Horus figuré à cheval et domptant les forces du mal. Au Musée du Louvre est conservée une représentation romaine de transition de l’époque copte, figurant un cavalier romain à tête de faucon qui tue le démon incarné par un
crocodile.
On retrouve alors ce thème millénaire véhiculé de Byzance jusqu’en Russie, puis passé en
Europe occidentale où, partout alors le monstre nilotique est remplacé par un dragon.

Les crocodiles du Nil ont toujours fasciné les pèlerins qui en ramenaient les dépouilles destinées à orner les églises du Moyen Age (St. Bertrand-de- Comminges, Oiron).
Jadis, toute la vie se déroulait au rythme des fêtes et saisons comme par exemple, l’été de la Saint-Martin (8- 11 novembre). De même, l’activité rurale était jalonnée de dictons populaires dont certains sont encore vivaces, par exemple : « A la Saint- Georges (23 avril), sème ton orge ».

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