Si des mystères de la Nativité étaient joués depuis plusieurs siècles, ce n’est qu’au XIIIe, que François d’Assise créa, la première crèche de Noël. Mais revenons au commencement :
La Nativité (Noël) :
Noël ! Joyeux Noël ! « Un enfant nous est né, un Christ nous est donné », dit le cantique. Et cette naissance bouleverse l’histoire du monde. Désormais, il y a un avant et un après.
Aucun document chrétien antique ne donne de précision sur la date de naissance de Jésus, ni les évangiles canoniques, ni les apocryphes. Le mot « Noël », apparu avec des variantes au XIIe siècle, dérive de l’expression latine -dies natalis, le « jour de naissance » – que les chrétiens ont d’abord considéré être celui de leur entrée dans le royaume de Dieu, donc de leur mort. Commémorer la Nativité était une pratique inédite. Elle a répondu à un objectif théologique et au développement de la christologie : il s’agissait de fonder la croyance en l’incarnation – Dieu s’est fait chair – en fixant la naissance de Jésus dans le temps.
Le processus prit plusieurs siècles, puisque la fête du 25 décembre n’est pas attestée avant 354, date à laquelle apparaît à Rome une fête de l’Incarnation du Sauveur, célébrée dans la basilique du Vatican, dont la dédicace avait eu lieu la même année. Elle ne devint une fête officielle de l’empire chrétien qu’en 425, quand l’empereur Théodose II codifia la célébration de Noël.
Pour dater l’année de la naissance de Jésus et justifier sa localisation à Bethléem, l’évangile de Luc place l’événement en synchronie avec un recensement ordonné par l’empereur Auguste à l’échelle de l’Empire tout entier et organisé dans la province de Judée par le légat de Syrie Quirinius.
« Or, il advint, en ces jours-là que parut un édit de César Auguste, ordonnant le recensement de tout le monde habité. Ce recensement, le premier, eut lieu pendant que Quirinius était gouverneur de Syrie. Et tous allaient se faire recenser, chacun dans sa ville. Joseph qui était de la maison et de la lignée de David avec Marie, sa fiancée, qui était enceinte quittaient la ville de Nazareth en Galilée pour monter à Bethléem en Judée ».
Le voyage vers Bethléem, mosaïque de l’église Saint-Sauveur-in-Chora, Istamboul
Alors que les représentations profanes font souvent figurer Marie à dos d’âne, elle est ici sur un beau destrier blanc drapée dans un long manteau bleu. Les bras serrés autour de son ventre, la Vierge se tourne vers Joseph. Celui-ci ferme la marche, le pas décidé et le regard fixé devant lui.
« Arrivée dans la ville de David, Marie enfanta son fils premier-né, l’enveloppa de langes et le coucha dans une mangeoire, car il n’y avait pas de place pour eux. Il y avait dans la même région des bergers qui vivaient aux champs et gardaient leurs troupeaux durant les veilles de la nuit.
Un ange apparut et les enveloppa de sa clarté ; et ils furent saisis d’une grande crainte. Mais l’ange leur dit : « N’ayez pas peur, car je viens vous annoncer une bonne nouvelle, une grande joie pour tout le peuple. Aujourd’hui vous est né un Sauveur, qui est le Christ Seigneur, dans la ville de David. Et voilà le signe qui vous est donné pour le reconnaître : vous trouverez un nouveau-né enveloppé de langes et couché dans une mangeoire ».
Absidiole nord, église Saint-André de Taxat-Senat
C’est par ces mots qu’un ange dans le ciel annonce à de simples bergers la naissance de Jésus. « Une bonne nouvelle » qui en grec se traduit par « Evangile ». Cela peut sembler paradoxal ; en effet, le berger fait partie des humbles, voire même des exclus de la société juive de l’époque du Christ car il est souvent en contact avec des animaux jugés impurs.
Ces Bergers, ces petits qui sont des gens démunis seront les premiers témoins et messagers de la venue de Jésus. Cet envoyé de Dieu vient en priorité pour les pauvres et les opprimés, pour ceux qui ne comptent pas. CQFD.
Cette Nativité renvoie bien naturellement à la crèche de Noël, qui fut instaurée par saint François d’Assise .
Pour la Noël 1223, François se trouvait à Greccio. Et il dit à Giovanni Vellita, son ami et seigneur de Greccio qui avait mis à la disposition des frères un petit enclos avec des rochers : « Je veux célébrer Noël avec toi, cette année, dans la grotte de rochers. Installes-y une mangeoire pleine de foin. Fais venir un bœuf et un âne. Il faut que ce soit comme à Bethléem. »
Et tous les habitants de la ville vinrent entourer les frères et assister à la messe de minuit. Ils étaient si nombreux, avec leurs cierges et leurs lanternes, que le bois était éclairé comme en plein jour. La messe fut dite au-dessus de la mangeoire qui servait d’autel.
François, qui assistait le prêtre à l’autel en qualité de diacre, fit un sermon merveilleux qui remplit les assistants d’une grande joie.
L’année suivante, les habitants de Greccio avaient si bien raconté les merveilles de cette belle nuit de Noël que, un peu partout, on se mit à reconstituer, dans des grottes ou dans des étables, la scène touchante de Bethléem.
Et c’est pourquoi, maintenant, nous avons partout des « crèches » à Noël, on dit même que le mot vient du nom de la ville de Greccio.
Ce récit est celui rapporté par Thomas de Celano, premier biographe de saint François d’Assise.
La tradition veut que la crèche ne soit retirée des maisons que le 2 février, jour de la présentation de Jésus au temple.
Sanctuaire et couvent franciscains de Greccio, au-dessus de la grotte où François d’Assise organisa à Noël 1223 sa première crèche vivante, représentation de la Nativité.
Pour en savoir un peu plus :
https://fr.wikipedia.org/wiki/Saint-Sauveur-in-Chora
https://route-des-eglises-peintes.fr/eglises/taxat-senat/